La surveillance de la mise bas permet de repérer immédiatement les situations anormales et de réagir rapidement pour éviter toute souffrance de la chienne ou des chiots nouveaux-nés.
Nous décrivons ici la mise bas telle que vécue par le propriétaire qui ne possède en général pas de matériel pour le monitoring des chiots ou de la mère et qui n'a pas de formation en obstétrique .
L'oxygénothérapie, les traitements médicaux ou les manoeuvres obstétriques lors des dystocies ne sont pas détaillés ici.
Les informations qu'il est possible de recueillir lors d'une mise bas à domicile sont évidemment moins nombreuses que dans un contexte de consultation à la clinique vétérinaire et portent principalement sur
La mise bas est généralement décrite comme la succession de trois phases. Cette distinction présente peu d'intérêt pratique puisqu'elle s'appuie sur des phénomènes qui ne sont pas visibles extérieurement à domicile.
Les changements comportementaux décrits dans la fiche :
correspondent au début des contractions utérines.
V La mise bas débute avec une augmentation en fréquence et en amplitude de ces contractions qui se traduit par une agitation très importante de la chienne.
Cette phase dure 6 à 12 heures et des pertes vulvaires claires peuvent être présentes.
V Les contractions abdominales accompagnant les expulsions sont classiquement visibles par le propriétaire.
Les chiots sont expulsés toutes les 30 à 60 minutes en moyenne.
Il est recommandé de noter l'heure à laquelle un chiot commence à s'engager et l'heure à laquelle celui-ci est expulsé afin de repérer les situations anormales.
Le placenta est généralement expulsé peu de temps après. La chienne mange généralement celui-ci.
Il est recommandé de vérifier que le nombre de placentas expulsés correspond bien au nombre de chiots expulsés.
X L'ingestion des placentas ne présente pas d'intérêt nutritionnel pour la chienne et, si cela est possible, il est recommandé de les retirer pour prévenir les troubles digestifs que cela peut entrainer.
Instinctivement la chienne s'occupe efficacement de la réanimation des chiots dans les minutes qui suivent l'expulsion du chiot.
Le propriétaire doit surveiller les instants qui suivent la mise bas au cours desquels une carence de soins peut entrainer de graves conséquences. Il doit également surveiller la prise du premier repas.
X Il ne faut intervenir qu'en cas de défaillance maternelle et se faire le plus discret possible en cas de comportement maternel normal pour ne pas induire de stress chez la chienne parturiente.
La mère rompt le cordon ombilical si ce dernier est toujours intègre.
Puis elle lèche les chiots afin de les débarrasser des membranes qui les recouvrent et de stimuler leur respiration.
Le premier repas est généralement pris dans les heures qui suivent la naissance, au plus tard dans les 6 heures.
Lorsque la mère ne s'occupe pas du chiot qu'elle vient d'expulser, le propriétaire doit assurer sa réanimation.
Une fois que le chiot respire, il est nécessaire de couper le cordon ombilical et d'éliminer le placenta le cas échéant.
X Il faut bien prendre garde à ne pas tirer sur le cordon ombilical .
La première tétée permet aux chiots nouveaux nés de se réhydrater et de faire des réserves d'énergie pour maintenir leur température corporelle . Par ailleurs le lait maternel, les premiers jours, contient des facteurs immunitaires qui les protègent durablement contre certains germes.
En cas de rejet des nouveaux nés, le propriétaire peut placer les petits sur les mamelles de la chienne pour les aider à prendre leur premier repas.
Si la chienne refuse la première tétée, il faut assurer l'alimentation des chiots à l'aide d'un lait industriel et d'un biberon. Il faut nourrir les chiots par petite quantité pour éviter les fausses routes ( passage de liquide dans les poumons ).
V L'ordre de grandeur moyen du repas est de 1 mL pour un chiot de 100 grammes.
Les paramètres accessibles à domicile sont limités. Dans un contexte de mise bas à la clinique vétérinaire, un monitoring échographique des fréquences cardiaques des chiots et l'accès aux paramètres biochimiques de la chienne font partie des procédures de routine.
Les éléments accessibles au domicile sont :
A partir de ces éléments, un certain nombre d' anomalies de la mise bas peuvent être détectées . Les événements quantifiables les plus courants évocateurs d'une dystocie et qui justifient une consultation en urgence sont résumés dans le tableau ci-dessous.
D'autres anomalies peuvent exister et toute suspicion d'une souffrance maternelle ou foetale justifient une médicalisation de la mise bas .
Il s'agit de surveiller l'appétit, les selles, les urines et le tonus général pour dépister toute anomalie. Les 24 premières heures après la mise bas, une baisse de forme modérée et d'appétit sont généralement présentes.
La température dépasse souvent les 39° le premier jour mais doit revenir rapidement à la normale (entre 38° et 39°). Il convient de faire le point sur la nécessité d'une visite à la clinique vétérinaire en appelant de manière systématique si la température dépasse les 39°.
Des écoulements abondants et verdâtres sont notés dans les premières heures suivant la fin de la mise bas. Ceux-ci vont persister jusqu'à 3 à 4 semaines après la mise bas.
La surveillance des chiots nécessite de pouvoir les différencier. Lorsqu'il existe trop de ressemblances, un marquage par un collier provisoire en fil de scoubidou ou à l'aide d'un feutre adapté permet de différencier les chiots.
Il est recommandé de peser les chiots sur une balance de précision et de noter le poids sur des fiches individuelles.
Une pesée quotidienne est recommandée les premières semaines.
Un chiot en bonne santé dort la majorité du temps et tête toutes les 2 à 4 heures. Un chiot qui ne tête pas, anormalement amorphe, agité ou douloureux doit faire l'objet d'une consultation.
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Autres fiches conseils proposées par la clinique vétérinaire et consacrées à la gestation et à la mise bas chez le chien sur les pages :
Sources :
MILLION_C. : LA MISE BAS CHEZ LA CHIENNE : ANALYSE DES DOSSIERS DES CHIENNES SUIVIES AU CENTRE D'ETUDE EN REPRODUCTION DES CARNIVORES DE L'ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D'ALFORT DE 1989 A 2002, thèse vétérinaire, Alfort, 2004.
ESPAREL_A. : CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA CHIENNE : ANALYSE DES DOSSIERS DES CHIENNES SUIVIES AU CENTRE D'ETUDE EN REPRODUCTION DES CARNIVORES DE L'ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D'ALFORT DE 2005 A 2008 , thèse vétérinaire, Alfort, 2010.
LANDRY_M., MANGEMATIN_S. : CREATION D'UN SITE INTERNET A DESTINATION DES PROPRIETAIRES SUR LA REPRODUCTION DANS L'ESPECE CANINE, , thèse vétérinaire, Alfort, 2008.
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, Dr. Milad Manafi (Ed.), 2011.